SOS TOUT-PETITS

    QUESTIONS - RÉPONSES


" ET UN GRAND PRODIGE PARUT DANS LE CIEL :
UNE FEMME REVÊTUE DU SOLEIL,
AYANT LA LUNE SOUS LES PIEDS "
APOCALYPSE XII

 

 


QUESTIONS FRÉQUENTES



L'AVORTEMENT ET LA LIBERTÉ DE LA MÈRE ?

Les défenseurs de L'avortement libre affirment, c'est bien connu, que leur objectif est de libérer la femme et défendre ses droits : droit à une sexualité libre, à la maîtrise de son corps, au refus d'une grossesse indésirable parce qu'elle est contraire à un standing de vie, à l'exercice d'une profession...
L'avortement est considéré comme une option. En réalité la femme est rarement libre de choisir ou de conserver son enfant à cause des nombreuses pressions exercées par le mari ou le concubin, la famille ou l'environnement social, quand ce n'est pas le gynécologue consulté ou les assistantes sociales. Ces pressions deviennent assez souvent un chantage odieux.
Le concubin ou le mari dit (chantage à la séparation) :
- Tu choisis, c'est l'enfant ou moi.
Il y le chantage à l'argent :
- Je te coupe les vivres.
Il y a même la menace de suicide du mari. Le plus souvent c'est du bluff, mais encore faut-il que la femme s'en rende compte.
Il y a la famille, qui ne veut pas assumer le " déshonneur" ou la " charge" d'un enfant adultérin ou autres cas difficiles.
Dans les pays où l'avortement est légalisé, il arrive qu'une mère en situation difficile se fasse insulter par l'assistante sociale ou le conseiller spécialisé parce qu'elle veut à tout prix garder son enfant.
Où sont la liberté et le respect de la femme dans tout cela? Myriam Dibundu-Bordreuil note à ce sujet :
" Le plus grand mensonge de l'avortement est de faire croire à la femme qu'il la libère. A première vue, bien sûr, L'avortement la délivre de la malédiction millénaire de la fille-mère abandonnée.
Elle échappe ainsi (mais à quel prix!) aux conséquences de la conduite irresponsable et égoïste de beaucoup d'hommes, de même que le divorce l'affranchit parfois d'une situation intenable, de brutalités physiques et morales, d'une polygamie de fait ou de droit.
C'était l'argument avancé par les féministes, et il faut reconnaître qu'il avait du poids.
Mais, en réalité, cette possibilité (jointe à celle de la contraception) n'a fait qu'aggraver la situation, en accentuant précisément chez l'homme son égoïsme et son irresponsabilité et en lui donnant à l'égard de la femme un moyen d'oppression supplémentaire.
Le remède proposé s'est avéré lui-même poison. Nous pouvons en conclure que là où il n’y a pas d’abord l’amour et le respect, il ne peut exister de réelle liberté.
La liberté ne peut s’acquérir au travers des droits seulement, mais au travers des devoirs réciproques de l'homme et de la femme.
La solution de l'avortement correspond à une société de droits et non de devoirs, où les relations entre les hommes et les femmes sont axées essentiellement sur le plaisir, faciles à rompre en cas de conflit, fondées sur l’éphémère - évacuant donc mariage et enfants, qui requièrent un minimum de stabilité. Ne sommes-nous pas déjà dans " le meilleur des mondes " d’Aldous Huxley ? "


L'AVORTEMENT ET LA LIBERTÉ DU PÈRE ?

Si la femme est théoriquement libre d'exercer son choix, dans la pratique elle ne le peut à cause des pressions du mari.
Il arrive aussi que le mari désire garder l'enfant contre l'avis de sa femme, bien que cette situation soit plus rare.
En fait, de plus en plus souvent, le mari n'est pas consulté du tout.
Certaines femmes ou jeunes filles laissent même leur mari ou leur ami dans l'ignorance de la conception d'un enfant, qu'ils ont pourtant fait à deux, et trouvent cela normal !
En donnant à la femme l’appréciation exclusive, l’avortement, surtout s’il est légalisé, bafoue ainsi les droits du père.
Le témoignage du couple Hermenjat, est l’exemple type d’un avortement où ni la liberté de la mère, ni celle du père n’ont été respectés.


L'AVORTEMENT ET LE COUPLE ?

Une autre réalité passée sous silence est que l'avortement a des répercussions néfastes sur le couple.
Les statistiques montrent qu'après un avortement,
70 % DES COHABITATIONS CESSENT DANS LES TROIS MOIS.
Il est plus difficile de maintenir une relation avec une femme après un avortement. Très souvent, dans un couple, c'est l'homme qui veut l'avortement. La femme cède, malgré elle, à ses pressions.
S'instaurent alors un ressentiment et une amertume qui vont jouer profondément sur le couple et accroître les problèmes déjà existants, tels que la sexualité, l'argent, la belle-famille, le travail... Rien ne va plus dans le couple, tout s'en trouve infecté.
Dans bien des cas, le mari et la femme devront affronter leur traumatisme, ensemble et individuellement, et suivre tous deux une thérapie.
Quand l'avortement s'est fait sous la pression du mari, nombreuses sont les femmes qui n'arrivent jamais à leur pardonner. Que de foyers sont menacés ou déjà détruits par l'avortement.


QUE DIRE AUX FÉMINISTES ?

Pour les féministes du Planning Familial et de la CADAC ( Coordination des Associations pour le Droit à l'Avortement et la Contraception ) l'avortement est un droit.

MAIS L'AVORTEMENT N'EST PAS UN DROIT : C'EST UN MEURTRE.

Elles disent " c'est ma liberté ", mais elles oublient celle de l'enfant.
Elles disent " c'est ma conscience ", mais la conscience n'est pas absolue. Elle est l’œil qui reçoit la lumière, elle n'est pas elle-même la lumière.
Elles disent " Mon corps m'appartient ". Mais l'enfant a un corps qui lui est propre puisqu'il a un père.
Elles disent " Il n'existe pas " ou "Il n'existe que si je le désire". Mais si l'enfant n'existe pas pourquoi l'avorter ? La vie n'est pas une affaire de conviction, c'est une réalité et un don.
Elles disent " Ce n'est pas un être humain ". Mais c'est justement parce que c'est un être humain qu'elles veulent s'en débarrasser.
Elles disent " Vous voulez un ordre moral ". Mais peut-on préférer le crime et la perversion ?
Elles disent " Vous êtes ringards ". Mais c'est l'avortement qui n'a pas d'avenir.
Elles disent " Vous êtes intolérants, vous condamnez les femmes ". Mais : Nous ne condamnons personne,
Nous ne condamnons que l'avortement.
La victoire sera celle du respect de la femme et de l'enfant.
Elle appartient, nous le savons, à un petit garçon dans les bras de sa Mère, L'Enfant-Dieu et Marie immaculée, image de la faiblesse, de la tendresse et de la miséricorde.

Il ne nous est demandé que d'être fidèles.


L'AVORTEMENT EST-IL VRAIMENT UNE INTERVENTION ANODINE ?

" Les blessures que l’homme se fait à lui-même guérissent difficilement. " William Shakespeare.

Faisons abstraction de tous les avorteurs-bricoleurs, des charlatans qui ne sont intéressés par rien d’autre que l’appât du gain.
Les avortements pratiqués dans de bonnes conditions par des médecins compétents en début de grossesse, c’est-à-dire dans les huit premières semaines, produiront généralement peu de complications physiques mais toujours, à moyen ou long terme, des implications psychologiques.
L’opération s’avère plus difficile dans les quatre semaines suivantes.
Après la fin du premier trimestre, il y a une augmentation marquée du nombre des complications et de leur gravité. Dans un nombre de cas significatifs, on constate des séquelles, soit immédiates, soit tardives, sur le plan physique et psychologique.
Ces séquelles, pourtant bien réelles, sont souvent passées sous silence. Pour certains, l’avortement est en effet une affaire qui rapporte gros et il faut donc éviter à tout prix d’effaroucher la clientèle.
Les statistiques officielles montrent qu’il y a des complications immédiates dans un avortement sur 300 : choc postopératoire, mort de la femme, perforations, stérilité. Il y a aussi des complications à moyen terme : fausse-couche, grossesse extra-utérine, accouchement prématuré.


LES SÉQUELLES PHYSIQUES DE L'AVORTEMENT ?

En Hongrie, comme en Tchécoslovaquie, des gynécologues ont constaté des complications dans 2 à 15 % des cas.
Ces pourcentages correspondent à ceux du Royal College of Physicians and Surgeons en Grande-Bretagne, qui estime que des complications non-fatales se produisent dans 3 à 15 % des cas, même lorsque l'intervention est pratiquée par des mains expertes.
Les séquelles peuvent prendre les formes suivantes : troubles de santé chez la femme, difficultés lors de grossesses ultérieures, stérilité.

RISQUES DE DÉCÈS POUR LA MÈRE
Selon l’O.M.S., 180000 femmes dans le monde meurent chaque année des suites d'un avortement (Le Figaro du 25 juin 1992). Cela donne en moyenne un décès pour 300 avortements.
Les causes de décès sont variées : perforations utérines, embolies pulmonaires, accidents d’anesthésie, troubles graves de la coagulation, péritonites, sans oublier les suicides.
Comparativement, des statistiques anglaises de 1969 montrent que les décès causés par des avortements sont 1.5 fois plus nombreux que ceux survenant lors d'accouchements normaux.
Le Dr J. C. Willke constate dans le "Livre rouge de l'avortement"
" l'avortement légal à n'importe quel stade a deux fois plus de chances de tuer la femme qu'un accouchement normal. "

TROUBLES DE SANTÉ CHEZ LA FEMME
Dans 2 à 15 % des cas, la femme peut souffrir de : perforation utérine, déchirure du col de la matrice, rétention placentaire suivie d’hémorragie ou d'infection locale (dans les trompes, elle peut être persistante) ou généralisée (selon Rex Gardner dans Abortion, 10 % des cas).
Si l’hémorragie est importante, elle peut produire un état de choc. Une hémorragie et d'autres facteurs peuvent aussi provoquer une coagulation intra-vasculaire disséminée (CIVD).
Autres risques : fièvre, déshydratation, embolisation du tissu blastique, éruptions cutanées, toxémie et hypertension, irrégularité menstruelle, rapports sexuels douloureux, spasmes bronchiques.
Enfin un accroissement significatif du risque du cancer du sein conséquent au bouleversement hormonal causé par l'arrêt brusque et prématuré grossesse.
"Europe Today" du 15 juin 1994 relate les résultats des travaux d'une équipe de l’INSERM qui, d'après une équipe de chercheurs américains affirme que l'avortement multiplie par deux le risque de développer un cancer du sein chez les femmes prédisposées.
Avec l’hystérotomie, il existe aussi un risque d'infection et de phlébite.

RISQUES POUR LES GROSSESSES ULTÉRIEURES
Une grossesse suivant un avortement peut donner naissance à un enfant mort-né, car le sang de la mère aura fabriqué des anticorps. Augmentation également du taux de grossesses extra-utérines, ce qui nécessite intervention pour sauver la vie de la mère.
En Grande-Bretagne, le nombre de grossesses extra-utérines a doublé dans les cinq premières suivant la mise en vigueur de la loi sur l'avortement.
La proportion des fausses couches et des naissances prématurées augmente après un avortement, suite à des lésions du col de l'utérus (du simple au double, voire davantage). En France, les fausses couches sont trois fois plus fréquentes après deux interruptions de grossesse.
En Hongrie, en 1968, le pourcentage des prématurés était de 10 % pour les mères sans passé abortif, de 14 % après une IVU et de 24 % après trois ou plus.
Plus de prématurés signifiera un risque plus grand d'enfants anormaux, physiquement ou mentalement.
Une hystérotomie longitudinale peut hypothéquer les grossesses et césariennes futures.

RISQUES DE STÉRILITÉ
Il est prouvé que 50 % des stérilités sont consécutives aux avortements provoqués.
En Hongrie, comme en Tchécoslovaquie, des gynécologues ont constaté que 1 à 2 % des femmes sont rendues stériles par l'avortement.
Après un avortement même médicalisé, la conception peut devenir impossible par infection des trompes, adhérences utérines suite à des cicatrices laissées par le curetage, dilatation excessive du col de la matrice.
Ainsi la Bulgarie en est venue à interdire généralement l'avortement pour les femmes qui n'ont pas encore d'enfants.
Ce sont surtout les adolescentes et les femmes qui se font avorter lors d'une première grossesse qui en sont atteintes ; plus tard, lorsqu'un enfant est réellement désiré, la conception se révèle impossible.
Alexandre Minkowski, directeur du Centre de recherches biologiques néo-natales, a déclaré devant les parlementaires français :
" Il est prouvé de manière absolument certaine qu'après deux à trois avortements, non seulement le taux de stérilité augmente, mais encore et surtout le taux de prématurité double. "

IRRÉGULARITÉS MENSTRUELLES, PERTES ACCRUES ET RAPPORTS SEXUELS DOULOUREUX
Les gynécologues constatent qu'un nombre croissant de femmes viennent les consulter pour des irrégularités menstruelles, pertes accrues, rapports sexuels douloureux, comptant également parmi les conséquences de l'avortement.
Il y a aussi des complications non signalées. Les séquelles physiques n'étant pas toujours immédiatement apparentes, celles qui ont des difficultés post-opératoires se présentent le plus souvent chez un autre médecin que l'avorteur.
Celui-ci reste donc ignorant des conséquences de l'avortement qu'il a effectué.
Les conséquences à long terme, telles que la stérilité, ne sont pratiquement jamais signalées au chirurgien.


LES SÉQUELLES PSYCHIQUES DE L'AVORTEMENT ?

Suite à une ablation du sein, 60 % de femmes passent par une dépression.
Faut-il s'étonner alors que les femmes qui ont avorté soient toujours marquées sur le plan psychologique ?

Les témoignages font état de réactions post-abortives diverses : du sentiment premier de libération ou de soulagement, elles passent au regret, à la culpabilité, à la détresse et, dans les cas extrêmes, au suicide.
La qualité et l’intensité des réactions de la femme à L'avortement sont fonction d’un grand nombre de variables : les circonstances dans lesquelles l'avortement a été envisagé, l’âge et la maturité de la femme, son contexte socioculturel, son arrière-plan religieux ou philosophique.
Les statistiques sont, à cet égard, très difficiles à établir pour plusieurs raisons : beaucoup de médecins ne s’intéressent pas à ces questions ou les occultent, car elles sont culpabilisantes pour eux ; bien des femmes cachent ce qu’elles ressentent, et parfois les réactions de regret ou de culpabilité n’apparaissent que plusieurs années après l'avortement. Le syndrome post-avortement est dans notre société volontairement occulté.
En outre, bien souvent, le remords ne s’extériorise pas parce qu’on a peur de " perdre la face " devant les autres.
Un gynécologue de longue expérience, exerçant dans la région parisienne et ne pratiquant pas l'avortement, a déclaré n’avoir observé aucune perturbation émotionnelle ou mentale chez des patientes s’étant déjà fait avorter et venant ensuite le consulter pour d’autres problèmes gynécologiques. Il a aussi ajouté qu’il ne s’intéressait pas à ces problèmes et n’interrogeait pas ses patientes à ce sujet.
Un confrère, le Dr Daniel Klopfenstein, chef de service de gynécologie au Centre hospitalier de Calais, émet un avis contraire :
" On retrouve un sentiment d’échec chez toutes les femmes qui se font avorter et qui n’ont pas la satisfaction de l’accouchement. Cette détresse ne se révèle pas tout de suite. "
Le Professeur Soutoul se situe entre ces deux pôles :
" On observe un déséquilibre certain chez près de 50 % des consultantes revues quelques jours ou quelques semaines après une intervention par des psychologues, nécessitant souvent des traitements tranquillisants ou euphorisants. "
Ces spécialistes considèrent que les perturbations émotionnelles et la stérilité sont les deux conséquences les plus sérieuses de L'avortement. D’ailleurs, certains centres d’IVG (CIVG) ont des psychologues attachés à leur service et chargés de suivre certaines " patientes" ayant avorté.

LE SYNDROME POST-ABORTIF
Des recherches effectuées au cours de la décennie 1980-1990 commencent à montrer que l'avortement peut être responsable de troubles émotionnels profonds à long terme dans la vie d’une femme.
Peu à peu s’est imposée l’expression " syndrome post-abortif ", utilisée pour la première fois par le Dr Vincent Rue, directeur de l'Institute of Post Abortion Recovery, à Portsmouth dans le New Hampshire.
Elle vise à décrire l’incapacité de la femme à exprimer la colère, la rage et la culpabilité qui entourent son expérience d’avortement d’une part, à faire le deuil de son bébé d’autre part, et enfin son incapacité à retrouver la paix.
Les séquelles de l'avortement sont une forme de trouble assimilable à un stress post-traumatique. On a pu le comparer aux problèmes psychologiques dont sont atteints aux États-Unis certains vétérans du Vietnam.
Les femmes ont besoin de pleurer cet enfant, d’en faire le deuil, de guérir, de se pardonner à elles-mêmes et de recevoir le pardon de Dieu. Le père de l'enfant, l’entourage, doivent connaître une expérience analogue, même si c’est à un degré moindre.

UN AVORTEMENT DÉTRUIT PLUSIEURS VIES
L'avortement provoque deux morts : celle de l'enfant et celle de la conscience de la mère. La blessure infligée à sa conscience entraîne une sorte d’anesthésie psychologique qui se développe naturellement pour protéger la femme de la douleur et des troubles qui suivent l'avortement.
Dans un excellent article signé par Florence Brière-Loth, le périodique français Famille chrétienne a présenté un dossier sur L'avortement réalisé au New York Institute for Human Development.
Les études réalisées par le Dr Philip Mango, psychiatre, devenu spécialiste du syndrome " post abortif", révèlent les dégâts provoqués par un avortement.
Ces études montrent que toutes les femmes qui ont subi un avortement souffrent objectivement. Subjectivement, elles vont réagir de différentes manières car elles ne sont pas toutes conscientes du lien entre leurs troubles et l'avortement.
Immédiatement après l'avortement, elles sont généralement soulagées d’avoir trouvé une "solution" à la crise qu’elles viennent de traverser.
Peu à peu, le soulagement fait place aux troubles. Ces troubles sont insidieux : perte de l’estime de soi, culpabilité, troubles de l’appétit, anxiété, insomnies, cauchemars sur leur bébé qui les hait ou qui les appelle au secours, dépression parfois, capacité moindre à aimer, à se soucier des autres, une sorte de détachement qui commence à un niveau inconscient. Cela provoque une distanciation de la personne par rapport à sa nature humaine. C’est une expérience très aliénante.
Tous ces symptômes s’amplifient chaque fois que la femme rencontre un événement qui lui évoque son avortement: femme enceinte, clinique, un bruit d’aspirateur et surtout le jour anniversaire de l'avortement...
La société approuve le choix de l'avortement, mais elle nie et dissimule la souffrance qui en résulte. D’une part la femme n’en est pas informée avant de prendre la décision d’avorter, d’autre part les psychiatres se chargent des problèmes psychologiques consécutifs à un avortement. Parfois, ils diront à la femme qui se plaint de troubles post-abortifs qu’elle est psychologiquement faible.
Même une femme convaincue de se faire avorter est, elle aussi, blessée par cet acte.
Psychologiquement, elle se déshumanise, mais elle n’en a pas conscience. Ses intimes le constatent, mais elle, elle fuit cette réalité, tel un enfant martyr qui dira: "Mais Maman m'aime ! " et à qui on rétorque :
"Pourtant, tu as des bleus partout!" La douleur est trop grande pour qu’on puisse lui faire face.
Le refus de reconnaître ses troubles psychologiques peut durer des dizaines d’années avant que la femme n’en prenne conscience. Par ailleurs, la société, le corps médical et une partie de l'Église interdisent l’expression de cette souffrance.
Les femmes savent inconsciemment qu’elles n’ont pas à en parler, que leur douleur est socialement inacceptable (" Mais, Madame, c’est vous qui avez demandé l'avortement...)
Certains psychiatres, comme Dr Philip Mango, déclarent qu’ils n’ont jamais rencontré une seule femme sans désordres psychologiques après un avortement, même si elle-même n’avait pas établi de lien entre la perte de son enfant et ses troubles.


POURQUOI L'AVORTEMENT PROVOQUE-T-IL DE SI GRANDS TROUBLES ?

L'acte de l'avortement lui-même est un acte violent, contre nature.
Il prend généralement place dans un contexte de crainte et d'anxiété : un enfant s'annonce à un mauvais moment, il va être une source d'ennuis.

La femme est indécise et victime très souvent de toutes sortes de pressions de la part du père de l'enfant, de sa propre famille ou de son entourage.
Pour la plupart des femmes, l'avortement intervient dans une période de déception. Quand on les interroge par la suite, il est bien rare qu'elles aient voulu avec enthousiasme cet avortement.
Par ailleurs, quand elles vont à la clinique pour faire disparaître leur bébé, personne ne les prévient sur les éventuelles séquelles physiques et psychologiques d'un tel acte. " Pour ne pas les culpabiliser ", dit-on.
On ne leur montre pas de clichés de bébés à 9 semaines, on ne leur donne aucune information sur le développement du fœtus.
Si elles avaient un minimum de connaissances, elles diraient: "Voilà ce que fait mon bébé en ce moment ! Il en est à tel stade ".
Beaucoup renonceraient à se faire avorter. Elles ignorent parfois que c'est un bébé véritable et unique et quand elles en apprennent la réalité, elles tombent de haut. L'atterrissage est brutal.
Elles se mettent en colère contre le médecin ou les infirmières qui ne leur ont donné aucun élément de décision.
Certains disent que ce syndrome touche seulement les femmes de culture occidentale, culpabilisées par la morale chrétienne. Mais pourquoi alors, par exemple, des milliers de Japonaises organisent-elles aujourd'hui des rituels pour leur enfant avorté ?
Il y a des cérémonies particulières tout à fait courantes maintenant dans les temples. Ces femmes font des pétitions au gouvernement pour que l'on prenne en compte leur cas et qu'on les soigne.
À Taiwan, on parle d'un nouveau fait de société: les "ghost babies " (les bébés fantômes). Les âmes des enfants avortés hanteraient leur famille et leur causeraient toutes sortes de malchances jusqu’à ce qu’un rite funéraire leur ait été consacré.
C'est ce que décrivait déjà le Wall Street Journal en 1983. Dans la grande majorité, ces femmes japonaises ou thaïlandaises ne sont pas chrétiennes et n’ont pas une religion particulièrement culpabilisante.
Cela prouve incontestablement que la réaction négative à un avortement fait partie de la nature de la femme.
Une femme qui a subi plusieurs avortements ne peut s’habituer à ce fait. Voici un témoignage :
" Quand j’étais plus jeune, les événements me rendaient triste ou gaie. Mais depuis mon avortement, il y a deux ans, j’ai quelque chose en moi de cassé. "
Une patiente écrivait au Dr Gardner que dans les vingt-cinq années qui avaient suivi son avortement, elle n’avait pas connu un instant de paix. Mais peu de femmes sont aussi ouvertes vis-à-vis de leurs médecins.
Beaucoup d’entre elles trouvent difficile de reconnaître, après avoir réclamé l’avortement, qu’elles regrettent leur décision.
Certaines prennent contact, par téléphone ou par lettre, avec une assistante sociale, mais refusent toute aide qu’on pourrait leur offrir alléguant que, de toute manière, on ne pourra redonner vie à l’enfant, que ce qu’elles ont fait est irrémédiable.
Il est donc difficile d’estimer réellement l’impact d’un avortement sur le psychisme féminin.
Certains chercheurs ont relevé un faible taux de perturbations émotionnelles consécutives à un avortement, mais la plupart d’entre eux ne tiennent compte que des troubles suffisamment graves pour nécessiter un traitement psychiatrique.
Le Dr Julius Fogel, gynécologue-obstétricien et psychanalyste freudien, déclare :
" Il se peut que le traumatisme se perde dans l’inconscient et ne remonte jamais à la surface. Mais ce n’est pas un incident aussi anodin et insignifiant que l’affirment beaucoup de partisans de l’avortement. Il y a un prix psychologique à payer.
Peut-être est-ce une forme d’aliénation, un refus de la chaleur humaine, un endurcissement de l’instinct maternel. Il se passe quelque chose au fond du subconscient d’une femme qui met fin d'une grossesse. Je le constate en tant que psychiatre.


L'AVORTEMENT ET LES ENFANTS DÉJÀ NÉS ?

Quand des enfants découvrent l'existence d'un avortement dans leur famille, c'est une interrogation et une angoisse. Très souvent, ils le savent intuitivement. Cela les rend très anxieux, ne comprenant pas pourquoi eux ont eu droit à la vie et pas les autres.
Ils réalisent que leur existence dépendait du bon vouloir de leur mère et de leur père. Leur propre vie devient soudain à leurs yeux très précaire.
Leur raisonnement est le suivant : " il ne faut surtout pas contrarier Maman, sinon que nous arrivera-t-il ? "
Les spécialistes en psychiatrie concluent que pour les enfants, c'est toujours une expérience traumatisante qui leur fait perdre leur sentiment de sécurité.
Des reproches peuvent être adressés aux parents par les autres enfants, frères et sœurs de la petite victime, lorsqu'ils savent et sont en âge de comprendre ce qui s'est passé.
De manière générale, l'avortement peut générer de l'amertume et créer des tensions dans les rapports familiaux. Les enfants perdent leur respect à l'égard des parents.


L'AVORTEMENT ET L'EMBRYON ?

On a du mal à comprendre comment ceux qui se battent pour l'abolition de la peine de mort ou de la torture approuvent ou restent passifs lorsque mort et torture s'appliquent aux innocents par excellence que sont les enfants à naître.
Si leur excuse est, peut-être, l'ignorance, appliquons-nous à la dissiper un embryon de six semaines jouit déjà d'une certaine sensibilité, qui ne fait évidemment que s'affiner avec la croissance. Cela a été démontré par le Dr Tomatis ou le professeur Blechschmidt.
Quand on sait que l'aspiration ou le curetage arrachent les membres, découpent l'enfant morceau par morceau et que cette opération dure en tout cas plus d'une minute, on réalise que le terme "torture prénatale" n'est pas exagéré.
Le documentaire "Le cri silencieux" montre clairement qu'un fœtus de 12 semaines manifeste déjà des signes d'agitation à la simple approche des instruments d'avortement, qu'il se débat et cherche à leur échapper.
Quand ces méthodes sont utilisées pour dès fœtus plus âgés, l'opération est évidemment d'autant plus longue que la taille des morceaux à découper et à enlever est grande.


LA POSITION TRADITIONNELLE DE l'ÉGLISE ?

L'avortement, disons-le tout de suite, est un crime. Un crime qui cependant n'est pas nouveau : dès les temps les plus anciens des "méthodes" étaient employées comme efficaces, à tort ou à raison. Le Christianisme réussit à "ré-humaniser" les peuplades converties.
La grâce surnaturelle et la doctrine révélée ne pouvant pas s'implanter ou demeurer efficacement sans rétablir en même temps l'ordre naturel voulu par le Créateur.
Si des avortements se pratiquèrent encore, ils devinrent rares et les " chrétiens " savaient parfaitement qu'il s'agissait d'un crime.
Le mépris de l'ordre naturel est revenu par suite de la Réforme protestante, et il a été renforcé par la laïcisation de la société avec la Révolution, qui conduisit à une déchristianisation des meurs et des mentalités : le coup de grâce - ou l'achèvement - en sera le feu vert législatif donné par les libéraux de notre société permissive. L'avortement, est pudiquement appelé en France "Interruption volontaire de grossesse" ( I V G ) - l'emploi de l'abréviation rendant la chose d'autant plus abstraitement banale.


COMMENT UN HOMME SE FAIT ?

C'est lors de la réunion de l'ovule maternel avec le spermatozoïde paternel que "naît" un nouvel individu (appelons-le pour le moment ainsi).
L'ovule fécondé, plus petit que le point sur le i, contient cependant dans son code génétique, composé par une combinaison des apports du père et de la mère, tout ce qu'il sera sexe, apparence extérieure (corpulence, grandeur, couleur des cheveux, des yeux,...), mais aussi son caractère tout comme d ailleurs ses dons et ses défauts: tout le bagage héréditaire est déjà codifié et contenu dans cet ovule fécondé, dès le premier instant.
Alors que la mère ne le sait pas encore, le " petit homme" se rend dès les premiers jours de la première semaine dans la matrice, où il nidifie : ce sera son chez-soi pour neuf mois. A moins que... Et déjà là, notre petit homme est en pleine activité !
Le système nerveux se développe, après que l'enfant ait envoyé des signaux biochimiques à sa mère qui se dispose automatiquement à répondre à ses besoins. Les hormones produites par l'enfant permettent de détecter par test immunologie sa présence, dès la deuxième semaine.
Le petit homme mesure un quart de millimètre et son sexe peut déjà être déterminé par un test chimique compliqué. Il se construit son système circulatoire, si vite qu'entre le dix-huitième et le vingt et unième jour son cœur se met déjà à battre ! Et le petit homme ne mesure que 1,8 mm.
Lors de la quatrième semaine se développent les organes intérieurs principaux (glandes, poumons, reins...), de même que les membres, comme des boutures, et pourtant pourvus de nerfs. Le visage commence à se dessiner.
Léger comme une plume, d'une longueur d'un centimètre, notre petit homme se forge son système digestif. Son cœur "pompe" du sang qu'il a lui-même produit. Dès le 35e jour, un électrocardiogramme peut être fait.
A la sixième semaine: presque tous les organes sont formés, le squelette se constitue ; l'enfant apprend à saisir par les mains. Il réagit aux contacts et attouchements. Un électroencéphalogramme peut mesurer les impulsions de l'activité de son cerveau.
A la septième semaine: les organes visuels sont formés fondamentalement, l'organe qui assure l'équilibre est formé dans l'oreille.
A la huitième semaine: le petit homme atteint quatre centimètres. Il fait des mouvements respiratoires et avale. Les os se densifient.
La semaine suivante, il apprend à sucer son pouce : preuve que ses muscles fonctionnent et qu'il est susceptible de sensations.
Lors de la dixième semaine, le petit homme est 60 000 fois plus grand que la cellule mère, il a six centimètres.
Le liquide amniotique dans lequel baigne le bébé se renouvelle toutes les trois heures : il y nage, l'aspire et le boit ; ce liquide après être passé par les reins est rejeté en partie sous forme d’urine (dès la septième semaine). Tous ses organes fonctionnent : un vrai petit homme !
Hélas, à ce stade de son développement, il n'a guère lieu de pousser un "ouf" de soulagement ! En France, le couteau du boucher peut l'atteindre jusqu'à la dixième semaine, et même à tout stade de son développement dans le cas de "l'indication" thérapeutique...


LES MÉTHODES ABORTIVES ?

1) Par absorption: c’est la méthode " moderne ". Elle nous vient d’URSS et de Chine, via les USA. En Allemagne elle est employée dans 77,6 % des cas. Le principe en est simple : c’est celui de l’aspirateur.
L’embryon, considéré comme un déchet à évacuer, est aspiré par un tuyau suceur introduit par le vagin dans la matrice :
l’enfant en ressort littéralement en " compote ". N’importe quel médecin familier avec ce genre d’instrument peut dans son propre cabinet effectuer cet avortement en dix minutes.
2) Par curetage: c’était la méthode classique en Europe il y a fort peu de temps encore.
Le " médecin" découpe, démembre l’enfant à l’aide d’un long couteau bien aiguisé et retire les membres ainsi déchiquetés : on les rassemble à la sortie pour reconstituer l’enfant et être ainsi sûr que tout y est.
Cette méthode entraîne souvent des blessures aux organes de la " mère " et provoque des écoulements de sang. C’est un jeu de puzzle à partir d’un massacre.
3) Par provocation d’une expulsion par la voie naturelle. Le principe consiste à tuer l’enfant par des moyens chimiques (injections d’hormones, de sel,...) : la " mère " expulse ensuite naturellement le corps devenu réellement étranger.
L’enfant meurt avec des douleurs atroces, car il sent parfaitement ces brûlures ainsi que l’étouffement. Un film américain que personne ne veut diffuser montre que l’enfant crie de douleur dans le sein "protecteur" de sa mère.
4) Par césarienne. C’est la méthode utilisée pour les avortements provoqués après la 10~12e semaine (en France: pour "raisons thérapeutiques ").
Ces avortements, quoi qu’on en dise, entraînent des séquelles médicales ou psychologiques. La clinique universitaire pour femmes de Zurich reconnaît que ces avortements sont suivis de complications dans 25,6 % des cas.
Tels sont les moyens que les hommes emploient pour tuer leurs semblables, "après une réflexion calme et sereine" (1).

(1) A ces méthodes il convient d’ajouter les avortements " en petit " réalisés par l’usage du stérilet et des pilules anti-nidatoires ou post-nidatoires.


LE FŒTUS EST-IL UN HOMME ?

Nous arrivons maintenant au cœur du débat, à savoir la question " éthique " - comme on l’appelle :
- le fœtus est-il bien un homme ? A-t-il des droits ?
- Que faut-il faire en cas de conflit entre les droits de la mère et ceux de " son enfant " ?
- L’avortement est-il parfois permis, sous certaines conditions bien précises ?
Autant de questions auxquelles il faut répondre.

C’est l’une des questions fondamentales! Le "Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé" définit l’"objet" considéré, comme "personne humaine potentielle" (avis du 23 mai 1984, DC n. 1879. p. 805) : c’est-à-dire que le fœtus peut, pourrait en devenir une, mais en fait n’en est pas encore une. D’où la question préliminaire : qu’est-ce qu’un homme et quand le devient-on ?
La question est, on va le comprendre, d’ordre philosophique : les "scientifiques " ne peuvent que préciser les conditions de patrimoine héréditaire, d’organisation et de viabilité de l’embryon et du fœtus, questions relatives au corps, à la matière du petit être mais la "personne humaine " n’est pas seulement de la matière ; sauf évidemment pour les " matérialistes " qui en conséquence n'ont pas de problèmes " moraux" et dont la solution éthique " (!) se résout par la loi positive arbitraire.
Il faut chercher la réponse ailleurs, dans un principe spirituel. Les limites de l’article nous empêchant de " critiquer" tout l’éventail des solutions proposées, nous irons chercher la réponse chez l’Église catholique. Arrêtons-nous cependant à l’opinion des "théologiens de pointe ".
Pour le Père Verspieren, directeur de la revue du Centre Laennec, la solution est plutôt "empirique" et disons-le carrément sentimentalo-subjective: "En un embryon, je ne peux en fait ni reconnaître une personne humaine ni nier son rapport avec l’humanité.
Mais je ne me sens pas tenu de protéger tout embryon autant que je me sais appelé à prendre, selon la mesure de mes moyens, la défense de toute personne humaine menacée, surtout si elle est faible ". Notre brave Père " ne se sent pas tenu " mais il " se sait appelé... " : il ne s’agit pas de savoir si on " se sent tenu " de protéger l’embryon, mais si on le doit et nous regrettons qu’il ne le sache pas !
Le Père Bruno Ribes s.j., directeur des " Etudes ", est jésuitiquement plus subtil : pour lui il y a lieu de distinguer entre vie humaine et vie humanisée (évidemment ! Mais je parie que vous n’y aviez pas pensé) : " si véritablement l’individu n’est humanisé que dans le rapport à l’autre, par et pour les autres, s’il reçoit son être propre des autres, la relation de reconnaissance est révélatrice sinon instauratrice, du caractère pleinement humain de l’être en gestation ". En d’autres termes : le fœtus est bien un homme, mais pas pleinement.
Notre sociologie existentialiste ne lui reconnaît donc pas un droit strict à la vie comme à un autre être pleinement humain, c’est-à-dire " humanisé"
La réponse philosophiquement correcte et catholique est simple: un homme est un être ayant une âme unie à un corps. Si cette définition est grandiosement simple, elle ne résout cependant pas le problème du "quand ".
Quand Dieu infuse-t-il l’âme à ce fruit de l’amour d’un homme et d’une femme ? Saint Thomas répond d’une manière générale : quand la " matière" qui doit la recevoir est suffisamment préparée pour la recevoir : ainsi Dieu ne peut infuser une âme à une pierre, à un arbre, à un singe, parce que les créatures ne sont pas aptes, ne sont pas proportionnées à la nature humaine. Ce principe qui a une valeur générale, vaut aussi pour l’homme.
Mais comme les hommes des temps passés ne connaissaient pas encore les découvertes génétiques, ils plaçaient l’infusion de l’âme après un certain stade de développement.
Entre temps la science est venue en aide à la foi et à la philosophie : en montrant que le patrimoine génétique de chaque individu est complet et invariant dès la fécondation de l’ovule, et qu’il détermine déjà la stature générale, le tempérament et les dons naturels bruts qui ne feront que se manifester par la suite, la génétique a permis d’affirmer maintenant que l’ovule fécondé est déjà proportionné à la réception d’une âme humaine.
Aussi pouvons-nous dire avec certitude que l’âme est créée dès la fécondation, ou au plus tard dès la première division de l’ovule fécondé (ceci en raison du problème des vrais jumeaux).
Le fœtus est donc bel et bien un homme " à part entière ". Dès lors le jugement à porter sur l’avortement est très clair :

1. L’avortement n’est autre chose que l’occis ion directe d’un homme innocent. C’est un meurtre. C’est un des péchés les plus graves, qui requiert les peines, divines et humaines, les plus graves.
2. Le fœtus est, comme tout homme, sujet d’un droit strict à la vie, droit dont il ne peut être privé sans crime. L’initiative " droit à la vie " récemment développée en Suisse a eu précisément pour objet de définir et de garantir ce droit du fœtus à n’être pas privé de la vie par l’avortement.


LES AVORTEMENTS QUI SONT PERMIS : L'AVORTEMENT INDIRECTEMENT PROVOQUÉ

Faut-il conclure que tout avortement est interdit? Entendons-nous sur le sens des mots. Distinguons d’abord l’avortement "naturel" de l’avortement artificiel ou "provoqué ". Le premier n’est qu’une fausse couche : l’enfant à l’état de fœtus inviable, est expulsé du sein maternel, il est " abortus ", " avorté" selon l’étymologie, en raison de causes naturelles, organiques ou fonctionnelles. L’homme n’y est pour rien moralement, Dieu le permet, et il paraît que Dieu permet un grand nombre de ces avortements naturels de petits êtres humains encore à l’état d’œuf fécondé ou d’embryon, qui n’arrivent pas à se fixer sur l’utérus. C’est le mystère de Dieu. L’avortement artificiel ou "provoqué " est au contraire celui dont l’homme est responsable au premier chef. Il est ainsi nommé parce qu’une cause étrangère au processus naturel du développement du fœtus ou au système naturel de symbiose avec le corps de la mère est appliqué. Le résultat en sera la séparation du fœtus d’avec le sein maternel, suivie de son expulsion par la voie naturelle ou de son extraction artificielle.
Eh bien, aussi paradoxal que cela puisse paraître, tout avortement provoqué n’est pas interdit moralement. Attention! Expliquons-nous. Une opération chirurgicale, par exemple, qui n’a ni pour but, ni pour moyen la mort de l’enfant, peut être permise, même si elle entraîne à coup sûr ou probablement la mort de l’enfant: dans ce cas, bien que prévue ou prévisible, la mort de l’enfant n’est qu’indirectement volontaire. Pour illustrer ce que les moralistes appellent les règles du "volontaire indirect ", prenons un autre exemple : est-il permis, en temps de guerre, de bombarder un pont de valeur stratégique, alors qu’un enfant innocent est en train de le traverser? Si le pilote attend et tente un second passage, il risque fort de se faire abattre par la D.C.A.! - Eh bien oui, il a le droit de bombarder ce pont, parce que sa volonté ne porte pas directement sur la mort de l’enfant, mais sur l’objectif légitime qu’il veut atteindre. D’une manière générale, il est permis de poser une action qui a un effet bon mais aussi un effet mauvais, si quatre conditions sont remplies (les quatre " règles" du volontaire indirect, ou de l’action à double effet) :
1. L’action doit être en elle-même bonne ou indifférente : bombarder un pont stratégique est une action bonne, en temps de guerre.
2. L’intention de l’agent doit être bonne : en particulier, elle ne doit pas porter sur l’effet mauvais : le pilote ne doit pas se proposer comme but la mort de l’enfant : évidemment, ce n’est pas le cas.
3. L’effet bon ne doit pas venir de l’effet mauvais; ou, ce qui revient au même, l’effet mauvais ne doit pas être un moyen pour obtenir l’effet bon (ne faisons pas le mal pour qu’il en advienne un bien) : évidemment, ici la mort de l’enfant n’est pas la cause de la destruction d’un pont, c’est même le contraire.
4. Enfin, quatrième condition, il faut une raison grave, c’est-à-dire proportionnée, pour agir ainsi: qu’il n’y ait pas d’autre mode d’obtenir l’effet bon, et que l’effet bon soit supérieur ou au moins d’égale importance à l’effet mauvais qui est permis. Ce principe qui intervient dans bien des conditions quotidiennes, permet de résoudre et de légitimer certains cas limites d’avortement indirectement provoqué, qui sont licites: ainsi, il est permis à une mère enceinte d’absorber des médicaments vitalement nécessaires à la mère, même s’ils ont un effet abortif ou nocif au fœtus.
De tels cas d’avortement indirect licite tendent à se raréfier, du reste, grâce aux progrès médicaux, et ce qu’il importe maintenant de comprendre, c’est qu’ils n’ont rien à voir avec l’avortement directement provoqué, même quand celui-ci est suggéré par une "indication".


PEUT-IL Y AVOIR UNE INDICATION MÉDICALE, SOCIALE OU EUGÉNIQUE ?

Certains adversaires de l'avortement croient pourtant qu'on peut recourir à l'avortement directement provoqué "dans des causes exceptionnellement graves auxquelles ils donnent le nom d'indication médicale, sociale, eugénique" (Pie XI, Encyclique Casti Connubii, 31 décembre 1930).
Il nous suffira, pour réfuter cette erreur, d'emprunter les paroles de Pie XII dans son "allocution aux sages-femmes" le 29 octobre 1951
"Tout être humain, même l'enfant dans le sein de sa mère, tient le droit à la vie immédiatement de Dieu, et non des parents ou de quelque société ou autorité humaine.
Donc, il n'y a aucun homme, aucune "indication" médicale, eugénique, sociale, économique, morale qui puisse exhiber ou donner un titre juridique valable pour disposer directement et délibérément d'une vie humaine innocente, c'est-à-dire en disposer en vue de sa destruction envisagée soit comme but, soit comme moyen d'obtenir un but qui peut-être en soi n'est pas du tout illégitime.
Ainsi, par exemple, sauver la vie d'une mère est une très noble fin; mais la suppression directe de l'enfant comme moyen d'obtenir cette fin n'est pas permise. La destruction directe d'une vie prétendue " sans valeur ", née ou pas encore née, pratiquée, il y a quelques années, en grand, ne peut en aucune façon se justifier. Aussi, lorsque cette pratique commença à se répandre, l'église déclara formellement que tuer, même sur l'ordre de l'autorité publique, ceux qui, bien qu'étant innocents, ne sont pas, à cause de leurs tares physiques ou psychiques, utiles à la nation, mais plutôt deviennent une charge pour elle, est contraire au droit naturel et au droit divin positif et, par conséquent défendu. La vie d'un innocent est intangible, et tout attentat direct ou agression contre elle viole une des lois fondamentales sans lesquelles n'est pas possible la vie en société dans la sécurité ".


LE SYNDROME POST AVORTEMENT ( P A S )

LE SYNDROME POST AVORTEMENT ( P A S ) a été décrit en 1992 par Anne C. Speckhard et Vincent A. Rue comme une variante du syndrome post traumatique. Quatre critères sont retenus pour le diagnostic :
1) Exposition personnelle ou participation à une expérience abortive, perçue comme la destruction volontaire d’une vie.
2) Flash-back pénibles, cauchemars, chagrin et réactions anniversaires centrés sur l’avortement.
3) Tentatives infructueuses de chasse ou de nier les souvenirs de l’avortement et la douleur émotionnelle, avec comme résultat une diminution de la sensibilité aux autres et à son environnement.
4) Apparition de symptômes associés (dépression, culpabilité) qui n’étaient pas présents avant l’avortement
Quelle fréquence pour ce syndrome ? Les études disponibles sont divergentes, de 19% à 1% selon la mesure des critères…Autre approche : la mesure du taux de suicides liés à la grossesse a été effectué par une étude finlandaise, à partir des déclarations de suicide et des registres finlandais des naissances, des avortements spontanés et des avortements provoqués, de 1987 à 1994. Le taux de suicide moyen, en Finlande, à cette époque étant de 11,3 pour 100.000, il n’est que de 5,9 quand il est associé à la naissance, 18,1 quand il fait suite à l’avortement spontané, 34,7 quand il fait suite à l’avortement provoqué. Ceci dans l’année qui suit la fin de la grossesse, quelle que soit cette fin.

Pour soigner le PAS, des thérapies de groupe ont été proposées. Elles reposent sur la rupture avec l’isolement douloureux, non sur la prise de conscience de la gravité du geste commis. Il s’agit d’une recherche de soulagement par la banalisation.
Aucune étude sur la fiabilité à long terme de ce type d’effet versus placebo n’étant concevable (*), on retiendra tout de même la sévérité, en forme de mise en garde, du troisième critère clinique du PAS : pour souffrir moins de son « passé », il faut anesthésier sa personnalité.
Ce n’est pas seulement la conscience qui est mise en sommeil, c’est la vie cognitive et affective qu’il faut juguler. L’avortement fait donc, à tout le moins, deux victimes.

Il y a trois ans, j’ai reçu en consultation une jeune femme turque, adressée par le service d’IVG de l’hôpital voisin, pour un P A S.
J’ai dit à cette femme : « votre souffrance, je la comprends. Elle n’est pas pathologique, mais simplement logique : vous avez détruit la vie que vous portiez, quelles que soient vos raisons.
Cette souffrance ne relève pas du soin, mais d’un constat lucide, que je vous invite à partager avec un conseiller religieux ». Je n’ai pas revu cette femme. J’espère l’avoir aidé ; Le service d’IVG ne m’a pas adressé d’autres patientes. Je les comprends.

Le syndrome post-avortement est-il une anomalie à rectifier selon une formule codifiée, ou la souffrance légitime et, pourquoi pas, médicinale voire providentielle, appelant à la lucidité et la demande du pardon de Dieu ? Chaque situation doit être étudiée avec attention. D’éventuelles nécessités thérapeutiques ne seront négligées ; mais la gravité de l’acte, par son occultation, ne peut que favoriser le déni, l’altération du jugement, et… la récidive.

Docteur Philippe de La Briolle
Psychiatre, Médecin des Hôpitaux.




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