SOS TOUT-PETITS

    LE LIVRE BLANC DE L'AVORTEMENT


" ET UN GRAND PRODIGE PARUT DANS LE CIEL :
UNE FEMME REVÊTUE DU SOLEIL,
AYANT LA LUNE SOUS LES PIEDS "
APOCALYPSE XII

 

 


IDÉOLOGIE ET AVORTEMENT





PRÉSENTATION

LE LIVRE BLANC DE L'AVORTEMENT EN FRANCE
EDITE SUR LES PRESSES DES EDITIONS TEQUI
53150 - SAINT-CENE
Partiellement reproduit ici, pour le chapitre rédigé par le Dr Dor, avec l'aimable autorisation de l'éditeur.



Table des matières
Avant-propos                                                                                                                                                                                7
L'avortement avant la loi de 1975                                                                                                                                          11
Quelques constats sur la pratique de l'avortement aujourd'hui                                                                                   17
Avortement, situation actuelle                                                                                                                                                21
Évolution de la législation                                                                                                                                                       25
L'avortement «à domicile»                                                                                                                                                      31
Planification mondiale de la population                                                                                                                               35
Ce que disent les religions                                                                                                                                                      41
Contraception, avortement et idéologie (Dr Dor)                                                                                                              43
L'embryon, personne ou chose ? Les contradictions du droit français                                                                     59
L'avortement et ses conséquences physiologiques et psychologiques                                                                   63
Le syndrome post-avortement : un syndrome traumatique                                                                                          71
L'avortement et le cancer du sein                                                                                                                                         83
Contraception, avortement, éducation sexuelle, étapes d'un même combat                                                            87
L'objection de conscience                                                                                                                                                      93
La primauté du respect de la vie humaine innocente dans l'organisation de la société                                      111
Proposition pour une politique de la vie : vers un programme en faveur de l'enfant avant la naissance       123
Associations du Collectif                                                                                                                                                       135
Annexe                                                                                                                                                                                       139


Contraception, avortement et idéologie

" Ce qu'il y a de plus vicieux dans ces nouvelles morales, est qu'elles ne sont pas seulement à corrompre les moeurs mais à corrompre la règle des mœurs. "

Premiers écrits au Curé de Paris,

Blaise Pascal


« L'avortement a toujours existé »

Nous avons souvent entendu cette réflexion autour de nous, dans la rue ou même dans les prétoires. Si l'avortement a toujours existé, pourquoi s'en alarmer?
L'avortement volontaire est de tous les temps, mais il était peu pratiqué, dangereux pour la femme, puisque l'enfant fait corps avec elle - nous sommes des mammifères -, et rejeté par la plupart des sociétés de l'Antiquité.
Qu'on se souvienne des lois assyriennes du XIème siècle avant Jésus Christ qui le réprimaient impitoyablement - vie pour vie - et, au Vème siècle avant notre ère, du serment d'Hippocrate qui l'interdisait aux médecins.
Tout a changé. Depuis le milieu du XXème siècle, l'avortement est devenu idéologique. Il a été légalisé pour la première fois dans le monde en 1920 en URSS, avec Lénine et Alexandra Kollontaï, commissaire du peuple à l'assistance publique.
Avec la contraception et la stérilisation, il ne cessera d'être revendiqué par les féministes et eugénistes. Il s'est imposé à la planète lorsque Margaret Sanger fonda en 1952 à Bombay l'IPPF (International Planned Parenthood Fédération), dont le siège a été transféré peu après à Londres.
L'IPPF est la première des ONG. Répandue presque partout - notamment dans les pays les plus pauvres -, introduite dans les rouages de l'ONU et des États, elle est financée par les groupes de pression, le grand capital et les gouvernements dont celui de la France.
L'avortement n'est plus présenté comme un meurtre mais comme un droit, une liberté, une dignité de la femme. Décriminalisé, médicalisé, financé, orchestré, banalisé, rayé du serment d'Hippocrate, il est entré dans les institutions et dans les mœurs.
Hors-la-loi, il était isolé et artisanal ; dans la loi, il est devenu collectif et industriel.
Selon l'ONU, il y aurait chaque année dans le monde 50 millions d'avortements (rapport FNUAP 2000, p. 13). En 20 ans, de 1977 à 1997, il y aurait eu 1 milliard d'avortements.
En fait, les chiffres déjà considérables sont beaucoup plus élevés, les avortements n'étant pas tous déclarés et la «contraception » elle-même souvent abortive.
Aucune idéologie, aucune guerre, aucun fléau dans l'histoire de l'Humanité n'a autant tué que l'avortement, sans compter la vie prise à sa source avant la fécondation par contraception - vraie - et stérilisation.


« La contraception permet d'éviter un avortement »

C'était, lors de la loi de 1967, le langage du Mouvement français pour le Planning familial (MFPF), langage destiné à introduire la contraception comme prévention de l'avortement. De fait, au sens strict, la contraception agit avant la formation de l'œuf, en s'opposant par différentes méthodes et de façon réversible à la fécondation. Elle permet ainsi d'éviter une grossesse non désirée. Pour autant, le Planning familial lutte-t-il contre l'avortement? Non, puisqu'il a lui-même inscrit dans ses statuts (1-5) « Le MFPF défend le droit à la contraception et à l'avortement ».

En réalité, ce qui - avec la contraception - est proposé même aux mineur(e)s et parfois imposé, c'est la libération sexuelle qui dissocie la sexualité de la fécondité, remplace la maîtrise de soi par un artifice, accepte, recherche et même revendique l'avortement jusqu'à en faire un droit. En changeant les mentalités, la contraception brise le sceau du respect de la vie. Elle invite à l'avortement en cas d'échec et peut être elle-même abortive en s'opposant, par exemple, à la nidation de l'œuf dans la cavité utérine. Agissant après la fécondation, elle ne mérite plus le nom de contraception. Par abus de langage, on voudrait étendre sa définition et son champ d'action jusqu'à la nidation. Ce serait confondre la pré-existence d'un être avec son existence et sa destruction. Sont ainsi souvent abortifs à l'insu de la femme :
- pilules, implants, à base d'hormones le plus souvent dérivées de la progestérone, telles les pilules micro-dosées prises régulièrement ou les pilules macro-dosées prises en urgence ;
- stérilet, dispositif intra-utérin souvent enrichi lui-même en hormones.
L'avortement est si précoce qu'il passe le plus souvent inaperçu de la femme elle-même, l'œuf étant éliminé comme le serait un ovule non fécondé. Ainsi, l'agent abortif peut être présenté comme contraceptif. En provoquant une mort embryonnaire précoce, la contraception multiplie les chances d'avortements à répétition, un embryon pouvant être éliminé chaque mois. Sans que l'on puisse précisément les recenser, le nombre d'avortements déclarés : 230 000 environ par an (chirurgie : 70 %, RU 486 30 %) serait à multiplier par 5 ou 6, portant en France le nombre à 3 000/jour, soit autour de 1200 000/an. Le drame est masqué par le silence, l'ignorance et le mensonge. Même dans les traités de médecine, le stérilet est présenté comme un contraceptif et il est très utilisé, notamment en France. Dans ces cas d'avortements précoces, la jeune fille ou la femme ne sait pas qu'elle donne la mort. Elle peut ne pas la donner s'il n'y a pas eu fécondation et la donner dans le cas contraire. Il n'y a plus de détresse post-abortum mais le no man's land d'une conscience hors de la réalité. La libération sexuelle débouche ici sur une déstructuration mentale.


« La vie étant si difficile, à quoi bon garder un enfant ? »

La femme accablée par son fardeau résiste mal aux pressions environnantes et à celles de la société. Elle ne sait sans doute pas que, si la loi permet de tuer, elle ne permet pas de s'en consoler. On ne peut la juger mais seulement juger l'acte. En réalité, elle est le plus souvent la victime inconsciente de l'idéologie.


Madame Veil déclarait dans Times, le 3 mars 1975 :
« En modifiant la loi, vous pouvez modifier fondamentalement le modèle du comportement humain ; ceci me fascine ».

Dans le dossier de présentation du MFPF en juin 1968 est affirmé :
« Nous militons pour la contraception et l'IVG, ni par malthusianisme ni pour améliorer l'état sanitaire de la population ».

Affirmation surprenante, quand on pense qu'une grande partie de la campagne en faveur de la contraception et de l'avortement s'est faite en raison du danger de surpopulation et des dangers encourus par les femmes lors d'avortements clandestins.

« L'objectif (du Mouvement) est d'inscrire le combat pour la libération sexuelle dans un combat de libération sociale et de changement de société. »


L'avortement devient un acte révolutionnaire. Aucun acte ne peut blesser davantage celle qui le fait ni, avec elle, bouleverser plus profondément la société. La femme c'est l'enfant, la tendresse, le foyer, la permanence.

« Qui tient la femme tient la société » disait Lénine.

C'est à Ève que Satan s'est adressé pour la perdition. C'est à une Vierge que Dieu s'est adressé pour l'Incarnation de son Fils et la Rédemption du genre humain. L'avortement est le fer de lance de l'idéologie.

Quelle est l'idéologie sous-jacente ?



1. Sa religion, car c'en est une, est un renversement du sacré : religion de l'homme qui se fait Dieu contre la religion de Dieu qui s'est fait Homme. Son athéisme est particulier : il s'accommoderait d'un Dieu lointain mais il ne supporte pas un Dieu qui se fait proche au point de s'incarner. Il ne veut pas être aimé de Dieu ni dépendre de Lui. L'idéologie est le refus de l'Incarnation au sens le plus large, si l'on considère que les enfants non-nés sont semblables à des petits Christ. Le Christ Lui-même s'est fait embryon. Elle reprend à son compte le « Non serviam » de l'Ange déchu et se fait l'ennemie irréductible de l'Église, héritière de l'Incarnation. Elle succombe au péché originel. « Vous serez comme des dieux » disait le serpent à Ève (Genèse 3,5). Pour elle, l'homme n'est pas sauvé, il se sauve lui-même. Elle est une Gnose faisant alliance avec le Prince des Ténèbres qui se présente comme l'avocat de l'homme. Préférant la pesanteur à la Grâce, elle est le contraire de la Sagesse.



2. Sa philosophie est le subjectivisme. Désormais, l'homme décide lui-même du bien et du mal, du vrai et du faux, du juste et de l'injuste. La vérité ne vient plus d'en haut ni même des faits, mais de l'homme seul. Rejetant la transcendance, ne pouvant appréhender le réel, l'homme est dépouillé des deux sources de la connaissance, la foi et la raison. La vérité est abaissée et la liberté exaltée. La profession de foi du vicaire savoyard de Rousseau (Émile IV) pourrait être celle de l'idéologie: « Conscience, conscience ! Instinct divin... Juge infaillible du bien et du mal... » que corrigeait ainsi le Pape Paul VI : « La conscience n'est pas elle-même la lumière, elle est l'oeil qui reçoit la lumière ». 48 Sans vérité objective, sans raison droite, livrée à l'arbitraire, l'idéologie subjectiviste est une maladie de l'intelligence, une folie qui s'apparente à la schizophrénie.



3. Sa morale écarte tous les dogmes mais repose fondamentalement sur celui de l'individualisme. Elle est tolérante, mais sa tolérance n'est pas tant un respect ou une indulgence vis-à-vis des personnes qu'un relativisme des principes. Ainsi, s'opposer à l'avortement est intolérant. Pour respecter autrui, il faudrait aussi respecter son acte. On dira : « Vous êtes contre l'avortement ; moi je suis pour »; les deux seraient respectables. De cette façon, on peut effacer le meurtre, le présenter comme une opinion ou un choix et même lui donner un droit. Ses mots d'ordre sont l'hédonisme et l'utilitarisme. La jouissance pour s'épanouir doit être sans inconvénient. Que de fois nous avons vu inscrit sur les murs, les trottoirs ou les monuments, là où nous manifestions, le mot « jouir ». Freud, en libérant les pulsions, ouvrait la boîte de Pandore. À la femme adultère de l'Évangile, il aurait pu dire « Va, il n'y a pas de péché, il n'y a que des complexes ». Sans faute, sans responsabilité, sans miséricorde, la liberté freudienne est une liberté déshumanisée. C'est au nom de la recherche scientifique que l'on manipule l'embryon. Non protégé par la loi, ni véritablement par le Comité consultatif national d'Étique (CCNE), on peut le traiter, non comme un être humain, mais comme une chose, et l'on tente de s'en prendre non seulement à son existence mais aussi à son essence par trans-génie. Le docteur Pierre Simon, deux fois Grand Maître de la Grande Loge de France, écrivait en 1979 (De la vie avant toute chose): « La vie n'est plus un don de Dieu, elle est un matériau qui se gère ». Et Alain Bauer, Grand Maître du Grand Orient de France, déclarait au Nouvel Observateur le 12 décembre 2002: « Nous avons œuvré pour faire reconnaître la liberté absolue de la recherche scientifique contre les interdits moraux ».



4. Sa justice se mue en injustice, mise au service de l'avortement et plus largement de la culture de mort dont parlait le Pape Jean-Paul II. Qu'il nous suffise de citer: - abolition de la peine de mort pour les coupables (1981) et meurtre légal des innocents (1975, 1979, 2002), - création d'un délit d'entrave à l'interruption volontaire de grossesse (Loi Neiertz, janvier 1993). D'où de nombreuses poursuites : arrestations, gardes à vue, procès, où les associations féministes de plus de cinq ans d'existence se portent parties civiles, peines de prison - avec sursis - amendes souvent élevées, mises à l'épreuve... - interdiction de manifestation devant les centres d'avortements et même ailleurs, en contradiction avec la Constitution qui garantit la liberté d'expression. 21 de nos prières publiques pourtant dûment déclarées ont été interdites 11 fois à Paris, 5 fois à Versailles, 2 fois à Toulouse. Le préfet des Yvelines avait établi autour des centres d'avortements de Versailles un cercle « vertueux » de 500 mètres de rayon que nous ne pouvions franchir sans risquer de poursuites. Toutes ces interdictions nous ont valu là aussi procès et condamnations. Cependant, la cour d'appel de Paris a jugé le 27 juin 2000 que l'arrêté d'interdiction de manifestation édicté par le préfet de police était entaché d'excès de pouvoir, - peines non amnistiées lors de l'élection présidentielle de 1995, - à l'inverse, à notre connaissance : aucune poursuite pour des avortements ayant dépassé les délais légaux (10 puis 12 semaines), aucune poursuite à l'encontre d'organismes, associations, médias, publicités incitant à l'avortement, - avortement regardé non plus comme un droit, mais comme un devoir en cas de malformation congénitale (arrêt Perruche), - non-reconnaissance de l'humanité d'un fœtus, victime d'un accident de voiture ou d'une erreur médicale, dans deux procès récents (rejet du pourvoi en cassation de la cour d'appel de Metz et affaire Vo), - aucune mention dans le projet de Constitution européenne (mai 2005) de l'enfant non-né ni de contraception, stérilisation, avortement, diagnostic prénatal, procréation médicalement assistée (à part une allusion au clonage)..., pratiques pourtant largement répandues dans les pays de l'Union, omission qui équivaut à la reconnaissance des diverses législations en cours. L'enfant non-né est une non personne dont on peut disposer.



5. Sa culture est la culture de mort dont les deux piliers sont le mensonge et l'homicide. Le mensonge est celui de Babel où la vérité se dissout dans la confusion résultant non de la diversité des langues, mais de leur perversion par la distorsion des mots, des idées et des comportements. Ainsi - interruption dans IVG laisse supposer que l'intervention n'est pas irréversible, - médicament défini par le Code de la santé publique en 1967 à l'époque de la loi Neuwirth, autorisant la contraception comme une substance qui non seulement soigne et peut guérir, mais peut aussi modifier les fonctions organiques (1), - contraception, au sens de plus en plus équivoque, - expression très souvent utilisée par le CCNE : « personne potentielle », pour désigner l'embryon humain. Une telle expression revient à lui retirer sa personnalité juridique, - une femme dira « Mon corps m'appartient », slogan du Planning familial. Mais si l'enfant qu'elle porte est d'elle et en elle, il a aussi un père ; il a sa personnalité et son propre équipement chromosomique, - énoncer un principe pour aussitôt y déroger. Ainsi, l'article I de la loi Veil : « La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu'en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi », - droit à l'avortement. L'avortement n'est pas un droit, c'est un meurtre. Un des fondements du droit et de toute civilisation est le respect du faible et de l'innocent. On ne peut donner un droit à la pire des injustices. Droit contre justice, on ne peut dire une chose et son contraire. La confusion est délétère pour l'esprit qui ne sait plus où il est. Plongé dans l'irréalité, saisi d'angoisse, d'insécurité, il est prêt à tous les conditionnements. La vérité s'impose d'elle-même, l'arbitraire et le mensonge ne tiennent que par l'artifice et doivent être entretenus avec la répétition inlassable du même message dévoyé. On est ici dans le terrorisme intellectuel. C'est d'elle-même qu'une femme se présente au centre d'avortement. D'abord fascinée par l'étrangeté et l'énormité de ce qu'on lui propose, elle se laisse emporter par le courant. Statistiquement, une femme sur deux avorte ou a avorté en France. On entre dans le monde d'Orwell : « 2 + 2 = 5, je ne te dis pas de le dire, je te dis de le penser». À force d'entendre : « la neige est noire », « l'enfant non-né n'est pas une personne », la neige devient noire et l'enfant non-né devient une non-personne. Le système est verrouillé : les places, les subventions, les distinctions sont réservées aux tenants de la culture de mort. Les cours d'éducation sexuelle sont assurés par le Planning familial. Les médias sont aux ordres. Quant à l'homicide, il est le fruit du mensonge et du terrorisme ambiant. Aucune civilisation ne tue impunément ses enfants. Folie individuelle, folie collective, elle signe elle-même son arrêt de mort. Et l'Église? Alors que les Papes sont toujours, sur ce sujet, d'une très grande fermeté, l'Église de France trop souvent se tait et, se taisant, manque à sa mission et égare les fidèles. C'est là peut-être la plus grande épreuve qui soit. Mais l'Église avec son Époux, le Christ, est la Lumière du monde ; en elle est l'espérance. Le mystère de l'Église est d'être parfaite parce que Dieu s'y trouve et imparfaite parce que nous y sommes.



6. Sa politique est le laïcisme qui rejette Dieu de la Cité et des institutions, qui fait de la religion une affaire privée, et du catholicisme une religion parmi d'autres. La loi de 1905 n'est pas tant la séparation de l'Église et de l'État que la mainmise de l'État sur l'Église. Désormais, l'État décide lui-même du bien et du mal, du vrai et du faux, du juste et de l'injuste. « Rendez à César ce qui est à César et tout est à César » disait Clemenceau. Selon l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, tiré du Contrat social de Rousseau « La loi est l'expression de la volonté générale ». Selon l'article 21-3 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948: « L'autorité du pouvoir civil vient du peuple ». Ainsi les Droits de l'homme effacent les Droits de Dieu. La loi qui a autorisé l'avortement en France tient son origine de ces deux articles. La loi, entrée en application le 17 janvier 1975, avait été votée le 28 novembre précédent à l'Assemblée par 284 voix contre 189 (sur 473 votes exprimés et 6 abstentions). À gauche, 179 députés sur 180 avaient voté pour. Seule manquait la voix d'un député corse, le socialiste Zuccarelli. À droite, 105 députés sur 310 votèrent la loi, dont 26 centristes sur 52, 55 gaullistes (UDR) sur 174, 17 républicains indépendants sur 65 et 7 non inscrits sur 19. La gauche - communiste et socialiste - avait fait bloc mais, étant minoritaire, n'aurait rien pu faire sans la droite parlementaire. D'où vient qu'une majorité d'idées ait pu passer par-dessus les partis ? Le Dr Pierre Simon en a donné l'explication dans une interview à TF1, le mercredi 7 décembre 1992, dans l'émission Droit de Savoir: « C'est par le canal particulier de la fraternelle parlementaire, d'une part, mais d'autre part aussi par d'autres amis qui aiment bien écouter la pensée maçonnique et réfléchir avec nous, c'est par-dessus les partis que l'on a pu faire passer la législation sur l'avortement ». Ainsi, 284 députés ont trempé leurs mains dans le sang des innocents, sans compter tous ceux qui, par la suite, se rallieront. L'avortement a été un tremplin pour beaucoup, à commencer par le président Giscard d'Estaing lui-même, qui lui doit son élection en 1974, après qu'il eut fait le tour des au : loges, comme nous l'a dit lui-même l'ancien Garde des Sceaux Jean Foyer. Ce même avortement lui coûta probablement de ne pas être réélu. La gauche, héritière et gardienne de la Révolution, n'obéit qu'à elle-même. La droite reconnaît en principe un certain ordre des choses mais elle ne pense qu'à déserter. À gauche l'inversion, à droite la trahison. La Révolution s'est substituée à la Révélation, l'arbitraire d'une majorité à la loi naturelle et surnaturelle. On voudrait limiter la laïcité à sa dimension horizontale mais elle est d'abord une subsidiarité. La « saine laïcité », celle de Pie XII, distingue les pouvoirs temporel et spirituel et les ordonne l'un à l'autre. « La politique est à César, disait Mgr Hazemann, mais tout est à Dieu, même César, même la politique ».



7. En matière de démographie et d'économie, elle fait le vide : - Vide démographique avec un taux de fécondité par femme très inférieur au taux de renouvellement de la population; 1,83 en France, et beaucoup moins en Allemagne, en Italie, en Espagne... Suicide de l'Europe, du Japon, appel d'air pour des populations plus vivantes et plus nombreuses. - Vide économique qui supprime les futurs consommateurs et producteurs, les consommateurs créant des emplois, les producteurs assurant le paiement des retraites. Quelle en est la véritable origine ? Le soir même de notre rencontre avec le Pape Jean-Paul II - le 27 juillet 1998 - réunis chez nos amis italiens, nous parlions de la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ, de la charité politique, et comme nous en venions au modernisme et à son idéologie - maladie de l'intelligence refusant la réalité - l'un des invités - Fabrizio, âgé de 26 ans, responsable d'un mouvement de jeunesse Militia Christi - dit aussitôt que cette maladie était d'abord le refus de la Grâce. Ainsi, le refus de l'ordre naturel ne serait que le prolongement du refus de l'ordre surnaturel. Ce qui est recherché dans le modernisme et l'idéologie, c'est le refus de dépendance envers tout ordre qui n'est pas le sien, à commencer par le refus de l'ordre le plus élevé. Son ordre serait d'abord celui du chaos. Aussi vieille que le péché originel, cette idéologie n'est moderne que par ses résurgences: des sophistes grecs aux gnostiques, du libre examen de la Réforme et de la Renaissance à la franc-maçonnerie, des Lumières à la Révolution, du marxisme à l'anarchie, à l'existentialisme et au mondialisme. La culture de mort a tout envahi. Tout indique qu'elle est convergente et qu'elle résulte donc d'une volonté. Mais celle-ci reste occulte. Le B'naï brith et les autres obédiences maçonniques, le CFR (Council Foreign Relation), le Bildelberg, la Trilatérale, le Club de Rome - souvent intriqués - ne seraient que les parties les plus visibles ou les moins cachées. Quel peut bien être le but ultime de cette idéologie ? N'ayant rien créé, l'idéologie veut tout s'approprier vérité, liberté, vie, mort et même et surtout l'éternité. Comme le serpent s'adressait à Ève, elle s'adresse à la conscience pour la perdre. Comme on reconnaît l'arbre à ses fruits, on reconnaît Satan à l'inversion des dix Commandements donnés à Moïse sur le Sinaï. Dieu est ignoré ou détesté, d'autres dieux Lui sont préférés. Le vice devient vertu. Ce qui est recherché sans le dire, c'est la damnation qui nous sépare de Dieu à jamais en haine du Créateur et de la Création. Satan n'est pas athée mais révolté contre Dieu et veut nous entraîner à sa suite. Le subjectivisme qui donne tout pouvoir à l'homme est l'opposé de la première béatitude qui introduit les autres « Heureux les pauvres de coeur car le Royaume de cieux est à eux ». La guerre n'est pas seulement philosophique, morale, sociale, culturelle, scientifique, politique, démographique, économique. Elle est tout cela; mais elle est d'abord spirituelle, religieuse. La guerre est celle des fins dernières de l'homme, elle est eschatologique. Un enfant le comprendrait. S'il avait assisté à certaines de nos prières publiques, il aurait vu d'où venaient les violences, les cris, les injures, les blasphèmes : « Gloire à Satan », « Nous sommes les fils de Satan », « Nous sommes les frères de Juda », et des horreurs sur la Sainte Vierge. Il y a deux Cités et deux Camps, l'un de Dieu, l'autre de l'Adversaire. La victoire appartient déjà, nous le savons, à l'Enfant-Dieu dans les bras de sa Mère la Vierge Marie, image de la faiblesse, de la tendresse et de la miséricorde, mais aussi de la justice et de la vérité. Il ne nous est demandé que d'être fidèles. Dans un petit ouvrage intitulé Du bon usage des maladies, Pascal écrivait : « Le seul bonheur véritable est d'aimer librement Celui qu'il me faut nécessairement aimer ». Il n'y a pas de liberté sans nécessite. Si la liberté est une obéissance, elle est aussi une aisance, elle est l'aisance de la Vérité.


Xavier Dor

Ancien maître de conférences des Universités
Praticien hospitalier
Docteur ès sciences
Président de SOS-Tout-Petits

1- D'après le Code de la santé publique (1967), un médicament est défini comme suit :
« Toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l'homme ou l'animal, en vue d'établir un diagnostique médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions organiques ».




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